Loraine - Un dernier aller vers Lukala
En quittant Matadi direction Lukala, où je vais y passer mes derniers jours, je découvre une nature encore plus verdoyante et luxuriante que lors de mon dernier passage, il y a à peine une semaine. Les paysages captent toute mon attention durant le voyage. Les flamboyants et les mimosas tendent leurs fleurs colorées fièrement vers le ciel. Cette nature qui défile sous mes yeux, transforme l’amertume qu’il y avait en moi en sérénité. Les nuages qui envahissaient le ciel lors de mon départ se dispersent pour laisser apparaître les rayons du soleil couchant. Ils illuminent les collines et les prairies, mais également la vie qui règne au bord de la route. Ils éclairent les visages de ces femmes et hommes qui rentrent des champs leur récolte sur la tête. Malgré la dureté de leur quotidien, je découvre des visages paisibles et quelques fois souriants. Ces expressions me redonnent la force et la joie nécessaires pour continuer.
La première fois que nous avons emprunté cette route, nous avons découvert des paysages orange. La terre de couleur ocre était sèche et la végétation brûlée par le soleil ardent. Il a fallu plusieurs pluies abondantes pour que la verdure commence à prendre le dessus. Maintenant, il suffit d’une petite averse pour qu’elle grandisse encore et devienne imposante. Pour moi, c’est un peu pareil. Ces deux derniers mois, mon carré de terre était craquelé par la sécheresse et balayé par le vent. Les larmes et la sueur qui ont coulé, on permit à une petite pousse de prendre forme. Celle-ci est encore fragile et quelques fois malmenée. Elle craint qu’un pied inattentif la plie définitivement. Cependant, elle est toujours là. Elle attend impatiemment qu’une dernière goutte tombe pour qu’elle puisse grandir et enfin s’épanouir.