Loraine- Ma première semaine à Lukala

Cela fait déjà une semaine que je vis à Lukala, cité qui se trouve le long de la route reliant Kinshasa à Matadi. La communauté qui m’accueille est constituée de onze Sœurs. Dimanche en arrivant, je suis accueillie chaleureusement par quelques sœurs présentes. Je découvre une très belle chambre toute neuve et bien équipée, de plus avec quelques cadeaux à mon intention. Cependant, une petite ombre de nostalgie plane au-dessus de moi. Désormais, le trio solide qui s’était créé durant les deux premières semaines se retrouve séparé.

Dès le lendemain, je commence à arpenter les différents lieux d’activités des Sœurs. Durant cette semaine, chacune me fera découvrir sa réalité professionnelle, ses difficultés, ses satisfactions et sans oublier, toutes me transmettent leur bonne humeur. Je visite ainsi les trois différentes écoles catholiques de la cité qui accueillent en tout, tenez-vous bien, plus de 2'000 élèves. Les élèves sont en moyenne une quarantaine par classe, certaines vont même jusqu’à septante. Les locaux se constituent de bâtiments allongés au toit de tôles souvent percées. Les classes ont pour matériels une plaque d’ardoise et de longs pupitres. Mais dans chaque classe que je visite, je sens une envie d’apprendre et de la motivation à revendre. Désormais, je suis « Tantine Loraine ». En me dirigeant vers l’internant que les sœurs tiennent, j’entends encore au loin les voix des élèves qui récitent leurs leçons, tous en cœur. Au sein de l’internat vivent environ 130 jeunes filles.

Je visite également le centre de soin qui est composé dans sa plus grande partie d’une maternité et d’une unité de pédiatrie. Ici on y accueille les femmes enceintes pour des contrôles ainsi qu’une sensibilisation, nous pouvons un peu comparer ceci à des cours de préparation à l’accouchement.

Le samedi, je me rends avec deux Sœurs, dans la ville voisine, pour faire les achats du mois. Nous prenons un taxi local, résultat nous sommes dix avec le chauffeur ainsi que des poules qui jacassent à chaque soubresaut. Cette journée est très distrayante, je découvre l’agitation africaine et j’en profite pour acheter mes premiers pagnes… Nous rentrons en fin d’après-midi, fatiguées, le coffre rempli, d’ailleurs nous n’arrivons pas à le fermer, du coup nous attachons la portière pour qu’elle reste la moindre fermée. En arrivant, une jeune fille de l’internat m’attend en disant qu’elle veut me tresser les cheveux. En quelques secondes, je me retrouve assise avec trois personnes autour de moi en train de moi, me tirer les cheveux dans tous les sens. Elles se disputent sur le type de tresses qu’elles veulent me faire ! Deux heures plus tard, je me retrouve avec de belles tresses plaquées, toutes fines, jusqu’à la moitié de la tête !

Le dimanche, des Sœurs vont à une messe à Kwilu-Ngongo chez Magalie. Je profite de l’occasion pour passer lui dire un petit bonjour. Nous nous racontons tranquillement nos expériences de la semaine écoulée.

J’entame cette nouvelle semaine avec quelques craintes. J’espère pouvoir me trouver une place dans cette communauté ainsi que des activités à entreprendre quotidiennement. Je me rends compte que malgré le manque de moyens, que tout est déjà très organisé et que chacun à son rôle bien précis, contrairement à l'école de Magalie.

Je me réjouis de retrouver en fin de semaine Manon et Maglie à Matadi, pour faire quelques emplettes et se raconter toutes nos petites histoires...

Comments

[Jaroslav]

Bonjour, Loraine.

merci pour partager vos sentiments et experiences de Lukala.

Cela m´a fait trés bien, j´y ai aussi passé un temps.

Beaucoup de bons voyages encore !

Jaroslav