Magalie - Un baptême au Congo

Mardi dernier, j’arrive à l’école avec un petit brin de démotivation, un peu d’appréhension à voir les cours avancer à toute vitesse, tout ce que j’aurais aimé encore enseigner, pleins de questions qui me pèsent quelque peu sur le moral. Mais comme toujours ici, quand quelque chose ne va pas, un événement arrive pour vous remonter le moral en moins de deux.

Un enseignant vient me voir pour m’inviter au baptême de son fils que j’étais allée visiter un mois après l’accouchement de son épouse. J’accepte l’invitation avec grand plaisir, il me demande également de jouer le rôle de photographe pour qu’Ebron, leur fils, aie un souvenir de cette heureuse journée.

C’est donc aujourd’hui, à 6h30 du matin que cet enseignant est venu me chercher à moto pour nous rendre à l’Eglise de Tumba, une Eglise que je n’avais encore jamais fréquentée, habituellement nous nous rendons à Mayenga qui se trouve plus proche de la maison.

Nous arrivons chez lui, son épouse termine de préparer Ebron, toilette, soins de la peau, beaux habits pour l’occasion, tout le monde se prépare avec attention pour ce grand événement familial. Nous nous dirigeons ensuite vers l’Eglise, la messe commence, puis arrive le moment du baptême. Une dizaine de bébés et enfants se font baptiser. Je filme la scène avec attention et avec beaucoup d’émotion surtout, voyant le bonheur des parents de voir leurs enfants entrer dans la communauté. Je m’installe avec la chorale, ce qui me permet d’être aux premières loges pour prendre des photos. Je me retrouve donc au chœur de l’ambiance ! J’adore !

Ebron baptisé, je le prends dans mes bras pour le reste de la messe puis la fin arrivant, je comprends que le curé est en train de parler de moi malgré qu’il s’exprime en Kikongo. Encore une fois, il me présente à toute la communauté, l’Eglise est remplie, les gens applaudissent et crient, les femmes commencent les ‘yeyeyeyeyeye’, leur cri favoris ! Les enseignants de St-Joseph présents à la messe rient aux éclats évidemment en voyant ma gêne de me lever devant un parterre de gens. Grand moment, encore une fois.

Nous nous rendons ensuite dans la famille pour fêter, manger, boire, écouter de la musique… Malheureusement la pluie est au rendez-vous, mais rien n’arrête un Africain de faire la fête ! Par contre, je ne passe pas inaperçue au milieu de la cité, à prendre un verre sur le palier d’une petite maison familiale. Des enfants du quartier stationnent devant la maison pour m’observer, je me sens quelque peu mal à l’aise mais je les comprends. C’est certainement la première fois qu’ils voient une telle scène se passer dans leur quartier, c’est un spectacle en live, une blanche comme à la télé !

J’ai donc passé une journée absolument mémorable, tout en simplicité, mais avec tellement de joie, de gentillesse, de vérité et d’amitié. Chaque personne présente à cette fête semblait devenir en un instant membre de ma famille et ami proche à la fois. Le secret de cette fraternité ? Seule l’Afrique le connaît.

Photos dans 'Mag à Kwilu'!

Comments

[Magalie]

Merci Claire-Marie et Giraud! Vos commentaires me touchent beaucoup. Cette expérience que je vis en ce moment ici restera certainement la plus belle de toute ma vie, tellement riche humainement. Je m'attendais à une belle expérience, mais comme celle-ci, jamais. J'ai beaucoup de mal à imaginer mon départ, mais je sais que dès mon retour en Suisse j'aurai tout le soutien nécessaire pour surmonter la séparation avec mes amis congolais... :) A bientôt!

[cmj]

quel bonheur de te lire Mgalie, comme si j'y étais, mon coeur vibre. Je ne sais comment dire merci à toi et à Manon et Lorraine. Il faudra publier tout ça. Nous allons nous humaniser à votre rentrée avec cet air d'Afrique qui fait vivre, pleurer, chanter, et Oh! aimer

claire-marie