Loraine - Seke Benza

Vendredi matin, Sœur Marie-Jeanne me dit de préparer mon sac pour trois jours, car nous allons partir dans l’après-midi direction Kinsao-Mvuete. Nous sommes accueillies en fin d’après-midi par les deux prêtres de la paroisse de Kinsao-Mvuete où nous allons passer la nuit. Nous posons rapidement nos affaires puis nous partons visiter des amis de la sœur et des membres de sa famille. Après une bonne soirée, nous rentrons nous coucher, car dans l’élan, nous avons décidé de continuer notre route pour Seke Benza, village où se trouve la maman de la sœur, et il faudra nous lever tôt. Samedi matin à 7h30, nous enfourchons notre moto. La route n’est pas accessible en voiture. Le conducteur, la sœur, les bagages et moi partons pour environs une trentaine de kilomètres sur une piste difficile en raison des pluies fréquentes. C’est parti pour l’aventure… Nous traversons des plaines verdoyantes et marécageuses puis une série de collines boisées s’annoncent. Nous rencontrons également quelques villages, coupés du monde. À certains passages, nous devons poser le pied à terre pour quelques mètres.  Nous arrivons à Seke Benza une heure plus tard. Je fais la connaissance avec la maman et d’autres membres de la famille.

Deux jours fabuleux commencent. Il est difficile de retranscrire ce week-end. Depuis notre arrivée en RDC lors de nos déplacements, nous avons souvent traversé des villages où si j’ose dire la pauvreté nous sautait aux yeux. Je pense que si de la même manière j’avais juste passé dans Seke Banza, j’aurais ressenti ceci et n’aurais pas eu l’envie d’y rester.  J’ai découvert une joie de vivre malgré les grandes difficultés que le quotidien impose. La chaleur humaine, la solidarité et le partage ont été les fils conducteurs de ces deux jours. Nous n’avons rien fait de bien spécial, comme la maman me l’a expliqué, juste vivre une fois la vie sans trop réfléchir, faire avec ce que nous avons et laisser le temps faire son œuvre. Pas d’eau, d’électricité, pas de douche, de toilettes, une petite mousse au sol pour dormir cependant rien de ceci ne m’a manqué ou ennuyé cela n’a fait que renforcer l’intensité de cette expérience : découvrir une autre vie.

Le dimanche dans l’après-midi, nous rentrons vite avant la pluie, car sinon nous sommes coincées au village, bien que cela ferait des heureux. Cette fois, chacune sa moto, car nous sommes chargées : de la farine de manioc, des fruits et légumes, des poulets et des antilopes afin revendre tout ceci à Matadi. Avant de partir, l’oncle de me dit : Mama Loraine comme tu as bien su vivre, reviens-nous vite et la prochaine fois on t’emmènera aux champs comme ça tu deviendras une femme congolaise pour de bon…

De nouvelles photos dans l'album Loraine à Matadi

Comments

[Loraine89]

Bonjour, Merci à vous de nous suivre toujours avec autant de gentillesse. Je ne manquerai pas de passer les salutations. mes amitiés

[cmj]

très chère Lorraine, merci et merci encore de vous et de votre témoignage! je vous lis, toutes les trois et cela me donne du courage

je vous embrasse, j'embrasse les Soeurs et toutes les personnes que vous rencontrées

claire-marie